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A Monseigneur l'Illustrissime et Reverendissime Cardinal Bell. Monseigneur Illustrissime,<lb/>
 
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Je me suis laissé persuader que votre bonté verroit de bon
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Je me suis laissé persuader que votre <ref>Alia manu: [[aliaManu::bonté]].</ref>bienveillance, magnanimité: verroit de bon
oeil de petit ouvrage fait à l'honneur de la Serenissime Emperiere des Potentats du Paradis. Vous avez tant combattu, et avez esté tant battu des ennemis de son cher Fils et d'elle, que vous ne devez tantôt plus aspirer qu'à prendre de leurs mains sacrés-saintes, les Lauriers et ples palmes etérnellement verdoyantes. Ce petit Livre n'y nuira pas, puis qu'il ne butte qu'a ce poinct-là, de nous faire faire par l'entremise de la sancte Mere de Dieu, la plus belle mort qu'on pourroit bonnement souhaiter. Cinquanta mille personnes à cet effect prieront tous les jours Dieu, pour vous, chose à mon iugement qui vous sera fort agreable. Vous nous avez ces années passées, vous retirant à la montaigne pour reposer un peu, come un nouveau Jacob dressé une eschelle pour donner l'escalade au Ciel; vous nous avez à l'imitation de S.Jean fait voir dans le Pathmos de vos petites solitudes, les Apocalypses, et les beautez du bon-heur eternel du Paradis: permettez qu'en eschange nous vous donnions une autre es chelle pour donner dans le Ciel, et que nous vous monstrions les thresors de la vraye Cité de Dieu: assavoir de la tres-Auguste Mère de Jesus-Christ. Dans ce divin Pathmos, vous contemplerez Dieu et son Paradis: par catte eschelle vous verrez monter au Ciel, et deva ler les Anges de vos sanctes et angeliques affections: par cette porte seinte, vous entrerez pour gaigner l'Eternel Jubilé, par ce chemin de laict, vous irez à la grande salle de la gioire ou se tient l'Eternel consistoire des Cardinaux du Paradis. Je scay de vostre propre bouche, et le lis dans ces lettres que vous me faites l'honneur de m'escrire, que toute vostre ambition est de gaigner Paradis, mais il ne se rend qu'a fine force, ie vous viens offrir cinquante mille combattane, et puis cinquante mille qui vous aideront à y donner l'assaut, ie vous viens offrir le grande porte du Ciel toute ouverte
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oeil de petit ouvrage fait à l'honneur de la Serenissime Emperiere des Potentats du Paradis. Vous avez tant combattu, et avez été tant battu des ennemis de son cher Fils et d'elle, que vous ne devez tantôt plus aspirer qu'à prendre de leurs mains sacrés-saintes, les Lauriers et ples palmes etérnellement verdoyantes. Ce petit Livre n'y nuira pas, puis qu'il ne butte qu'a ce point-là, de nous faire faire par l'entremise de la sainte Mère de Dieu, la plus belle mort qu'on pourrait bonnement souhaiter. Cinquante mille personnes à cet effet prieront tous les jours Dieu, pour vous, chose à mon jugement qui vous sera fort agréable. Vous nous avez ces années passées, vous retirant à la montaigne pour reposer un peu, come un nouveau Jacob dressé une eschelle pour donner l'escalade au Ciel; vous nous avez à l'imitation de S.Jean fait voir dans le Pathmos de vos petites solitudes, les Apocalypses, et les beautez du bon-heur eternel du Paradis: permettez qu'en eschange nous vous donnions une autre es chelle pour donner dans le Ciel, et que nous vous monstrions les thresors de la vraye Cité de Dieu: assavoir de la tres-Auguste Mère de Jesus-Christ. Dans ce divin Pathmos, vous contemplerez Dieu et son Paradis: par catte eschelle vous verrez monter au Ciel, et deva ler les Anges de vos sanctes et angeliques affections: par cette porte seinte, vous entrerez pour gaigner l'Eternel Jubilé, par ce chemin de laict, vous irez à la grande salle de la gioire ou se tient l'Eternel consistoire des Cardinaux du Paradis. Je scay de vostre propre bouche, et le lis dans ces lettres que vous me faites l'honneur de m'escrire, que toute vostre ambition est de gaigner Paradis, mais il ne se rend qu'a fine force, ie vous viens offrir cinquante mille combattane, et puis cinquante mille qui vous aideront à y donner l'assaut, ie vous viens offrir le grande porte du Ciel toute ouverte
 
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Revision as of 09:20, 21 November 2023

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A Monseigneur l'Illustrissime et Reverendissime Cardinal Bell. Monseigneur Illustrissime,
Je me suis laissé persuader que votre [1]bienveillance, magnanimité: verroit de bon oeil de petit ouvrage fait à l'honneur de la Serenissime Emperiere des Potentats du Paradis. Vous avez tant combattu, et avez été tant battu des ennemis de son cher Fils et d'elle, que vous ne devez tantôt plus aspirer qu'à prendre de leurs mains sacrés-saintes, les Lauriers et ples palmes etérnellement verdoyantes. Ce petit Livre n'y nuira pas, puis qu'il ne butte qu'a ce point-là, de nous faire faire par l'entremise de la sainte Mère de Dieu, la plus belle mort qu'on pourrait bonnement souhaiter. Cinquante mille personnes à cet effet prieront tous les jours Dieu, pour vous, chose à mon jugement qui vous sera fort agréable. Vous nous avez ces années passées, vous retirant à la montaigne pour reposer un peu, come un nouveau Jacob dressé une eschelle pour donner l'escalade au Ciel; vous nous avez à l'imitation de S.Jean fait voir dans le Pathmos de vos petites solitudes, les Apocalypses, et les beautez du bon-heur eternel du Paradis: permettez qu'en eschange nous vous donnions une autre es chelle pour donner dans le Ciel, et que nous vous monstrions les thresors de la vraye Cité de Dieu: assavoir de la tres-Auguste Mère de Jesus-Christ. Dans ce divin Pathmos, vous contemplerez Dieu et son Paradis: par catte eschelle vous verrez monter au Ciel, et deva ler les Anges de vos sanctes et angeliques affections: par cette porte seinte, vous entrerez pour gaigner l'Eternel Jubilé, par ce chemin de laict, vous irez à la grande salle de la gioire ou se tient l'Eternel consistoire des Cardinaux du Paradis. Je scay de vostre propre bouche, et le lis dans ces lettres que vous me faites l'honneur de m'escrire, que toute vostre ambition est de gaigner Paradis, mais il ne se rend qu'a fine force, ie vous viens offrir cinquante mille combattane, et puis cinquante mille qui vous aideront à y donner l'assaut, ie vous viens offrir le grande porte du Ciel toute ouverte


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  1. Alia manu: bonté.