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A Monseigneur l'Illustrissima et Reverendissime Cardinal Bellarmin, de la Compagnie de Jesus.
Monseigneur,
Vostre traictè de l'Art de bien vivre, pour heureusement mourir, ne fut pas si tost arrivè à Paris, que je n'aye fait dessein de le renvoyer sur ses pas, et le vous adresser avec un accoustrement à la Françoise, non si richement estoffé, comme celuy dont il estoit vestu. Il vous tesmoignera, avec actions de graces immortelles de toute la France, dont ie ne crains point d'estre desadvoüe, que jamais ouvrage ne fut receu avec plus d'applaudissiment et de resioussance par tous ceux qui ont l'amour et la crainte de Dieu empreinte dans leurs ames, de quelque aage, qualitè ou condition qu'ils puissent estre. Vous nous aviez par le passè mis en main des armes offensives et defensives, contra toutes sortes d'erreurs: La trempe en est si benne, que le trenchant ny la pointe, ne reboucheront, et ne s'esmousseront jamais par le rencontre du marbre, ny du diamant des coeurs plus endurcis de ceux de la nouvelle opinion. Car nous pouvons maintenant combattre et abattre, assaillir avec resolution, et vaincre puissamment toutes sortes d'heresies, qui n'auront desormais autre retraicte, que l'opiniastretè pour leur dernier retranchement. Mais comme la foy, sans estre associee avec les bonnes oeuvres, ne tient la droicte route qui conduit à salut, vous avez iugé fort à propos de nous en tracer le chemin par le moyen de cest ouvrage, remply d'un riche assortiment de belles et puissantes raisons toutes tirees des Escritures sainctes, qui nous arment à crud pour nous rendre victorieux des ennemis coniurez du genre humain; afin qu'apres avoir, pendant le cours de ceste peregrination, courageusement comhattu en l'observation des commandemens de Dieu, nous recevions un baiser de sa bouche, comme Moyse à l'heure de nostre mort. Face le Tout-Puissant, qu'un jour, apres avoir encore icy vescu un bon nombre d'annees, vous receviez au ciel la recompense qui vous est preparee pour
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