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Elle m’écrit le 14 Mars.
"Je vais, Bon Père, vous rendre compte des impressions qu’a produites sur ma pauvre âme si faible encore notre entretien d’hier soir. Je n’en ai pas pu fermer l’œil de la nuit. J’ai un rude combat à soutenir. Je parcourais les uns après les autres les différents sentiers que vous avez ouverts sous mes yeux, et malgré le désir ardent que j’éprouve de suivre dette voie, je me sentais affligée, effrayée, je n’entrevoyais dans mon chemin que des épines et je ne me sentais plus le courage d’y marcher. Je voyais sacrifice sur sacrifice, et je me disais: non, c’est impossible, je ne suis pas appelée à une si grande perfection, et je ne me sentais plus le courage d’avancer. Et pour me rassurer un peu, car j’étais abattue, je souffrais, je me disais: Est-ce bien la Ste Vierge qui m’a amenée là? Est-ce bien Elle qui m’a dit: Ta place sera au pied de la Croix? J’aurais voulu pouvoir répondre à toutes ces questions