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aimée, ni connue. C’était bien mal, n’est-ce-pas, mon Père? Dites-moi que je n’ai pas contristé son Cœur Maternel. Je l’aime tant, et j’ai bien regret de ces vilaines pensées que le démon, que je maudis, m’a suggérée.
Mais cette nuit (du 8 au 9) je n’ai pas vu Lucifer; ou mieux, c’était lui, puisque vous m’avez dit de ne pas croire aux apparitions de la Ste Vierge(1). J’ai vu la Ste Vierge et je vous le promets, bon Père, j’ai eu bien du chagrin: elle m’a fait de vifs reproches. Il m’a été dit que j’étais une ingrate: Tu es une ingrate, m’a-t-elle dit; je croyais pouvoir compter sur ton amour, et pour la moindre souffrance tu m’oublies. Puis deux grosses lames sont tombées de ses yeux et je n’ai plus vu. Alors je me suis découragée et j’ai dit: c’est fini! Que puis-je faire? Et cependant dans le plus intime de mon cœur, je ne pouvais pas me résoudre à dire: c’est fini; la bonne Mère ne m’aime plus. Si cette bonne Mère est toujours ma Mère, Elle aime encore sa pauvre et bien indigne fille; mais Elle l’aime pour Jésus son Divin Fils et mon
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(1) J’avais averti Marie-Aimée de la croix que le démon pourrait bien prendre la figure de la Ste Vierge pour la tromper. Ce qui, en effet, a eu lieu.