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infernal, que j’écris ces quelques lignes.
J’aurai peu de choses, bon Père, à vous dire de ces dernières nuits: j’ai tellement souffert et j’étais si peu à moi que je ne saurais dire ce qui s’est passé. Mais ce dont je suis certaine, c’est d’avoir vu cet infâme Lucifer toutes les nuits. Il était beau, je puis même dire qu’il était comme enveloppé d’une lumière que je n’avais jamais vue. Je ne pourrais rien dire de ce qui s’est passé dans la nuit de Dimanche à Lundi (du 7 au 8). J’étais comme éperdue dans la haine. La présence de Notre-Seigneur dans l’Eucharistie me paraissait une chose absurde.
La journée d’hier, bon Père, a été affreuse. J’ai souffert dans la tête le martyre; avec cela j’avais une fièvre qui me ... (mot illisible. Il y a: portait) et, de plus, j’ai à lutter contre la mauvaise humeur de ma Sœur, qui depuis plusieurs jours ne m’adresse la parole que pour me dire des choses désagréables. Elle me suit pas-a-pas, et Dimanche soir elle m’a dit que j’étais ridicule d’aller vous trouver aussi souvent. Joint à tout cela, bon Père, j’ai encore souffert dans ce que j’ai de plus cher: je ne me sentais plus aucun bon sentiment pour ma Mère, si bonne pour sa pauvre Enfant! Il me semblait que je n’aurais jamais voulu l’avoir