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Tu m’as trompé. Tu me disais que ceux qui mettaient leur confiance en la S^te Vierge ne pouvaient jamais aller en enfer. J’y suis pour toujours; j’endure d’horribles souffrances; je hais et maudis Dieu continuellement. Voilà ton ouvrage; voilà ce que tu feras aussi un jour.
Bon Père, est-ce possible? Non, je veux souffrir encore davantage pour prouver à mon Dieu que je l’aime. Ma bonne Mère verra jusqu’où peut aller l’amour de sa pauvre et faible enfant. Cette bonne Mère est près de moi, n’est-ce-pas, mon Père? C’est Elle qui me soutient. Sans Elle je serais déjà tombée bien des fois. Je suis violemment tentée. Priez pour moi, bon Père, priez aussi pour mon pauvre frère. Je ne puis pas croire qu’il soit damné; il est mort si chrétiennement. Le démon était bien près de lui à ses derniers moments; car il a conservé sa connaissance jusqu’au bout et il me disait, le pauvre frère: Ne fait pas de bruit; il vient me prendre. Puis alors il tournait le crucifix qu’il tenait à sa main dans la direction où il voyait quelque chose, puis il me disait: Le vois-tu, le lâche? Il a peur, il fuit. C’était bien le démon, et je me reprochais même de troubler ces derniers instants. Je me disais: pauvre frère! Ce sont les démons qui sont en moi

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