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Croyez-vous, bon Père, que toutes ces pensées ne sont pas un martyre pour mon cœur si reconnaissant? J’en souffrais, et cependant je les accueillais. Comment concilier tout cela?
Quand je suis pour venir vous trouver, c’est une vraie lutte. J’y viens comme par force, quelque chose m’y conduit malgré moi. Pour Mme N., je me sens soulagée de la sentir en voyage. Elle m’est à charge, et cependant je l’aime bien. C’est singulier tout cela!(1)
Je crois bien, bon Père, que je vous résiste opiniâtrement, puisque vous me le dites; mais, bon Père, le plus souvent je ne m’en aperçois pas, et quand je m’en aperçois c’est plus fort que moi. Je souffre même beaucoup de ne pas pouvoir vous dire: "Oui, mon Père, je veux ce que vous voulez". C’est une souffrance et dans ces moments je voudrais pouvoir vous écraser, vous anéantir, enfin vous faire beaucoup de mal. Je le répète, tous ces mélanges de choses me paraissent plus les uns que les autres, et c’est pourquoi je me dis: c’est absurde!
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(1)Cela s’explique facilement par l’inhabitation de Lucifer dans l’âme de Marie-Aimée, qui y produit des sentiments contraires aux sentiments naturels de Marie-Aimée. Il y a là une lutte invisible, intérieure, terrible entre l’esprit qui possède et la volonté de l’âme possédée.